mercredi 30 janvier 2013

Un livre, un film : quatre femmes

Une des choses que je me suis promis de faire cet hiver est une sorte de rattrapage culturel : voir des films, lire des livres, visiter des musées et des galeries. En un mot, découvrir des oeuvres et les savourer pleinement, comme je n'ai jamais vraiment le temps de le faire.

Promesse faite, promesse tenue! Ça commence bien : je viens de terminer un roman absolument fabuleux et de voir un film tout aussi extraordinaire.

J'ai découvert le roman par hasard, en passant vite dans le rayon des livres du Costco de Clearwater, près d'ici. Et le titre a attiré mon attention, j'ignore pourquoi. En quatrième de couverture, j'ai été conquise. Non pas parce que ce roman publié en 2012 a déjà remporté plein de prix prestigieux, non pas non plus parce qu'il portait le collant : Buyer's Pick / Costco -- ce serait plutôt le contraire, disons -- mais plutôt à cause du sujet.

Ce récit raconte la première grande histoire d'amour de l'écrivain américain Ernest Hemingway avec Hadley Richardson, une Américaine du Sud, qu'il rencontre à Chicago au début des années 1920. Il s'épousent et partent vivre à Paris, là où les choses importantes se passent, au plan de la vie littéraire et culturelle s'entend. Ils y fréquentent des gens qui laisseront aussi leur nom à l'histoire : Gertrude Stein et Alice Toklas, Ezra Pound, Scott Fitzgerald et d'autres.

C'est un grand roman d'amour. Écrit superbement, en plus! J'imagine qu'il sera sans doute traduit en France d'ici quelques années, ce qui risque d'atténuer un peu les reflets chatoyants de la langue américaine, telle que la maîtrise parfaitement l'auteure Paula McLain.

J'ai aimé voir se dérouler l'écheveau de la vie d'une femme indépendante ET amoureuse, qui échappe à l'enfermement du Sud américain où elle est née et qui cherche à faire sa vie avec l'homme qu'elle aime. Lui n'est pas encore devenu le géant mythique qui poursuivra sa vie à Key West, pas loin d'ici, mais plutôt le jeune écrivain hésitant, qui cherche conseil auprès d'autres écrivain-e-s un peu plus expérimenté-e-s que lui. On sent la sève qui bouillonne dans ces deux personnages -- elle, qui ne demande qu'à s'émanciper et à s'épanouir, lui, qu'obsède l'urgence d'écrire et d'accoucher de son oeuvre. Fascinant.

C'est une belle et grande histoire d'amour, bien racontée. Et qui finit mal, c'est entendu. On sait à présent que Hemingway a eu plusieurs épouses et amoureuses; Tatie, the Paris Wife, était la première. Ils ont eu ensemble un fils, qu'elle a élevé seule en grande partie et que son père adorait à distance. Avant l'inéluctable séparation, après cinq années de bonheur et de grand amour, Ernest et Hadley se promènent un peu partout en Europe : à Antibes et ailleurs sur la côte d'Azur, en Suisse où ils vont faire du ski, en Espagne, où Ernest est faciné par les corridas de Pamplona et de Madrid, et aux États-Unis aussi, où ils se rendent en paquebot transatlantique, évidemment!

À elle seule, cette petite phrase, tirée de la 4e de couverture, dit l'essentiel :
A breathbreaking portrayal of love and torn loyalty. The Paris Wife is all the more poignant because we know that, in the end, Hemingway wrote that he would rather have died than fallen in love with anoyone but Hadley.

The Paris Wife, Paula McLain, Ballantyne Books (NY), 2012, 327p.


Après cette excursion à Chicago et à Paris dans les années 1920, j'enchaîne avec un film remarquable, qui se déroule en trois lieux différents et à trois époques : en Angleterre en 1923 et en 1941, à Los Angeles dans les années 1950 et à New York en 2001.

Trois actrices merveilleuses : Meryl Streep, Julianne Moore, Nicole Kidman. The Hours, du réalisateur Stephen Daldry (2002), est basé sur le roman de Michael Cunnigham et présente en parallèle la vie de trois femmes, que rattache de manière fort ingénieuse le personnage fictif de Mrs Dalloway, l'héroine du roman de Virginia Wolfe.



Le film parle de vie et de mort, d'amour et de souffrance, de la douleur de vivre et de la difficulté d'échapper au destin. D'homosexualité, aussi, mais de manière sous-terraine et indirecte, je dirais.

L'une de ces femmes est précisément l'écrivaine anglaise Virginia Wolfe, présentée ici dans toute la souffrance et l'enfermement qui ont mené à son suicide. L'autre est une ménagère américaine des années 1950, qui étouffe dans sa maison familiale cossue, dans une banlieue qui ressemble à toutes les banlieues nord-américaines, sauf qu'il y a des palmiers sur sa rue à elle. La troisième est une éditrice célèbre qui mène une vie agitée à New York, en 2001, qui habite un appartement splendide qu'elle partage avec sa compagne et sa fille, et dont l'existence tourne autour d'un homme, poète maudit et homosexuel, qui se meurt du sida et qui se suicidera sous ses yeux à elle.

Montage parallèle superbe. Images d'une beauté inouie, qui rendent tellement bien le climat étouffant de Richmond, cette banlieue de Londres dont Virginia Wolfe veut s'échapper, de l'autre banlieue de Los Angeles, dont Laura Brown cherche à s'échapper et de l'appartement où vit Richard, l'écrivain sidéen qui prend toute la place dans la vie de l'éditrice Clarissa Vaughan, et dont il réussit à s'échapper, en mettant fin à ses jours.

Si vous avez vu le film, vous savez comment Mrs Dalloway les rattache toutes les trois, d'une manière habile, dans cet excellent récit de fiction. Vous savez aussi que ces trois femmes sont prisonnières de l'étau des conventions, de leur époque, et chacune à sa façon, du carcan de l'hétérosexualité. Mais elles sont aussi habitées par l'amour, déchirées par la souffrance, attachées à leurs enfants et à leurs proches. La première meurt, Virginia Wolfe, on le savait d'avance; la deuxième survivra, contre toute attente; et la fin du film laisse croire que la troisième choisit la vie, elle aussi .

À voir et à lire, quand ces femmes croiseront votre route!



Virginia Wofe, 1882-1941



mardi 29 janvier 2013

L'artiste

Y'en a qui vont à la plage, y'en a d'autres qui préfèrent s'étendre à l'ombre et lire. Ou regarder un film, sur le iPad -- luxe suprême!*

À chacun, chacune, son passe-temps favori. Pauline, elle, sculpte le bois. Son projet actuel : un couple de cardinaux, le mâle et la femelle, qui en sont encore aux premières étapes. Un projet qu'elle poursuit conjointement à distance avec l'amie Christina (merci, Skype!)

Voici l'objet au départ :



À petits coups, patiemment répétés, la forme de l'oiseau émerge peu à peu du bloc de bois. D'abord la queue, puis le contour de la tête, la rondeur du ventre, les ailes;  chaque partie du corps, soigneusement milimétrée, se dégage et apparaît tout à coup.

Une sorte de miracle, un travail de moniale, qui captive l'artiste et la rend heureuse.




À l'ombre, sous la tonnelle, les outils de sculpture : manuel, règle, patron, café, eau, tout y est, y compris le iPod ... pour la musique (cadeau fort apprécié, dit-elle!)




En kébécois, on appelle ça « gosser l'oiseau » : gosse, gossons, gossez!

* La prochaine fois, je vous parle de deux oeuvres, un livre et un film, que je viens de savourer!

dimanche 27 janvier 2013

Un bel anniversaire! Happy anniversary!

Quarante-cinq ans de mariage, c'est tout un bail! Quarante-cinq ans de constance, d'appui mutuel, de solidarité et de bonheur! Et ça continue ... Y'a certainement de quoi fêter!  C'est ce qu'on a fait ce soir dans un chouette resto italien près d'ici, la Villa Gallace, avec nos amis Mac et Jay, nos voisins et amis. Bon vin, bonne bouffe!








Forty-five years of happy married life and still counting : that is worth celebrating, no!
Mac and Jay, our friends and neighbours, are a wonderful couple. They do many things together, including ride their Harley Davidson, plant herbs and flowers, cook, shop, travel; they spend their winters in Florida, summers at home in Ohio.

So we had a nice meal in a fine Italian restaurant, Villa Gallace, not far from where we live. And on our way out, there was a gorgeous full moon up in the sky! Like magic!






samedi 26 janvier 2013

Lutte idéologique

Pendant qu'au Québec, on débat du sort des Érics et Lolas de ce monde, une manchette du journal de ce matin fait frissonner -- voici la version en français, tirée du Huffington Post :

Cathrynn Brown, élue républicaine du Nouveau-Mexique, souhaite criminaliser l'avortement après viol pour "destruction de preuves"

Le lien, si ça vous intéresse :


Ahurissant!!!

La lutte idéologique entre les conservateurs (lire : la droite) et les libéraux (c'est ainsi que s'appelle la gauche aux États-Unis) américains fait rage. Pas une journée sans qu'une déclaration fracassante ne vienne relancer la polémique, en général sur une question fondamentale : les droits de la personne, les protections constitutionnelles, l'avortement, la famille ou autre. Sur les réseaux sociaux, les affirmations les plus aberrantes circulent tous les jours, qui blâment le président Obama et les Démocrates pour le moindre geste, la moindre décision. Très peu de réplique pourtant ... sont bien tolérants, les démocrates!

Pour se rassurer, on peut se dire que l'intention de cette élue républication n'a aucune chance d'aboutir, pour l'instant, l'assemblée du Nouveau-Mexique étant majoritairement démocrate. Mais on peut se demander ce qui arriverait, si les Républicains étaient majoritaires! 


vendredi 25 janvier 2013

Fleurs de janvier / January Blossom

 This morning, it is freezing up there, back home, but here, my hisbiscus is in bloom! Got to catch the sight of this beautiful flower before it dies : it will last only one day. That's a sort of lesson for living, isn't it?


Hibiscus flower, next to pansies and lobelias



Ce matin, l'hibiscus est en fleur! Une magnifique éclosion d'un beau rouge vif, qui pourrait s'appeler éphémère puisqu'elle ne dure qu'une journée. Faut en profiter quand elle passe, c'est quasiment une leçon de vie!



Fleur de janvier, qui réconforte un peu de la froidure dont on entend les échos jusqu'ici! Chez nous, il fait -20 (en dessous de zéro), ici, il fait 20 au-dessus. On compatit ...




jeudi 24 janvier 2013

Bon anniversaire, Jules!

24 janvier : Jules a 10 ans aujourd'hui!

L'aîné de nos petits-enfants est né en plein hiver, mais il faisait moins froid qu'aujourd'hui, au Québec, en 2003, si mon souvenir est bon.





Vendredi, 24 janvier 2003 - Cette journée reste gravée dans ma mémoire, c'est certain!
Pour plus d'une raison, du reste.

Ce matin-là, j'étais partie tôt de la campagne pour me rendre à Montréal. La journée avait déjà toute son importance : nous allions présenter à la ministre des Communications, Diane Lemieux, le rapport final du Comité conseil sur l'information que je présidais et dont Charles-O, le papa de Jules, était le secrétaire.

La rencontre était prévue à 10 heures du matin. En arrivant dans nos petits bureaux de la rue St-Laurent, dans le Vieux Montréal, un message m'attendait dans la boîte téléphonique : Charles-O n'y serait pas puisque les contractions avaient commencé et qu'il était rendu à l'hôpital avec Marie-Claude!

Je me suis donc débrouillée toute seule pour les derniers préparatifs et me suis présentée à l'heure prévue au bureau de la ministre, que je connaissais personnellement depuis longtemps, faut dire. En entrant, je lui ai tendu le volumineux rapport dans son emballage cartonné bleu en lui disant que cette journée allait sans doute marquer l'un des plus importants moments de ma vie! Non pas à cause du rapport ... mais plutôt parce que mon premier petit enfant était en train de voir le jour en ce moment même! Et nous avons parlé de cette naissance et de son importance un bon moment ... avant de parler du rapport!

J'ai traversé  le reste de la journée comme dans un nuage : conférence de presse, entrevues, rencontres. Je me souviens avoir vécu ces moments-là dans un état second. Bien entendu, ce rapport avait beaucoup d'importance pour moi : il représentait plusieurs mois de travail intense et marquait l'aboutissement d'une démarche de réflexion et de consultation dans laquelle je m'étais profondément impliquée, assistée par mon fils, alors avocat, qui avait accepté d'agir à titre de secrétaire du Comité conseil. Mais il avait la tête ailleurs, ce matin-là, le Charles-O! Et moi aussi!

Le rapport a fait de vieux os, comme dit l'expression. C'est une toute autre histoire, dont je reparlerai un jour.
Quant à Jules, il est né à la fin de la journée : beau bébé, bien en santé -- désolée, j'oublie les sempiternelles données (taille et poids). En 10 ans, il est devenu un beau petit bonhomme adorable, qui grandit bien, en âge et en sagesse et qui sait déjà pas mal de choses!

Jules à 3 mois, avec ses parents!


Jules est l'aîné de 4 enfants : ses soeurs et son frère le suivent, pratiquement à 2 ans d'intervalle chacun. Il sait depuis un petit moment que l'aîné ouvre le chemin pour les autres et doit donner l'exemple! L'aîné apprend vite qu'il doit partager, aider les petit-e-s et se rendre utile!

Jules est un garçon très intelligent, sensible, affectueux et généreux. Il est aussi très responsable et attentif aux autres. Il s’intéresse à beaucoup de choses : le hockey,  les ordinateurs, les découvertes scientifiques, la magie, la campagne, la mer et quoi encore! Depuis longtemps, il est un lecteur avide et un as des légos, il pratique le ski de fond et depuis l'automne dernier, il collabore au journal de son école à titre de journaliste!
Beaux yeux bleus et talents multiples!

Sa présence nous apporte toujours beaucoup de joie et chaleur! Et on l'adore ...


Automne 2012 : Julo-patate  à ... presque 10 ans!


Bon anniversaire, Jules!


mercredi 23 janvier 2013

L'université, encore!

Aujourd'hui, dans Le Devoir, un texte important où mon collègue et ami Pierre Hébert, ainsi que Max Roy, président de la Fédération des profs d'université, proposent une Charte nationale de l'université québécoise :

Pour une «Charte nationale de l’université québécoise»

Cette proposition fait son chemin, le ministre Pierre Duchesne s’y intéresse

23 janvier 2013 | Pierre Hébert - Professeur, Université de Sherbrooke et Max Roy - Président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) | Éducation



Important. Bien dit. Entièrement d'accord!
Ça ne règlerait pas tout mais on aurait au moins fait un pas essentiel!

Voici le lien : http://www.ledevoir.com/societe/education/368986/pour-une-charte-nationale-de-l-universite-quebecoise


mardi 22 janvier 2013

Le tour de la Terre

Hier, le 21 janvier est un jour férié aux États-Unis : journée consacrée à la mémoire de Martin Luther King.
Congé d'école, de travail, de courrier mais les magasins restent ouverts!
Courts textes dans les journaux qui rappellent l'histoire de ce militant qui rêvait d'un pays égalitaire.

Hier, le 21 janvier 2013, avait lieu aussi l'assermentation de Barak Obama pour un 2e mandat présidentiel. Grande cérémonie, défilé, bals et beaux discours!
De courtes dépêches évoquent les paroles de BO qui parle de son rêve à lui d'un pays égalitaire.

Aujourd'hui, retour à la normale. Grand lavage / cirage de la Maxie Caracole prévue -- l'expert vient justement d'arriver pour commencer sa journée!

Mon ami et voisin Jon a réussi à installer une connexion téléphonique sur mon iPad : tous les appels que je fais aux États-Unis ou au Canada sont absolument gratuits! Mais pour ceux qui appellent, c'est quand même au tarif interurbain. Le truc : si vous m'appelez, on raccroche immédiatement et je vous rappelle tout de suite! Et il y a même une messagerie vocale!

Notre numéro : 727 565-4217.

Petit problème : notre connexion internet doit être améliorée pour avoir une vraie bonne communication. On va y voir, aujourd'hui même!

Merveilles de la technologie. L'internet ceinture la planète! Au même moment, mes amis François et Hannia m'écrivent, lui du Viet-Nam et elle, depuis Sherbrooke; moi je leur réponds depuis ma petite cachette au sud des États-Unis!

J'ai l'impression que nos bras s'étirent pour se connecter et encercler la terre!



NASA - Photo de la Terre


Bonne journée!








dimanche 20 janvier 2013

Lunch et pélicans

C'est devenu quasiment un pèlerinage annuel, en tout cas une visite obligée : Wood'ys, à St. Pete's beach.

Petit resto d'extérieur avec une terrasse au bord du canal. Un menu simple : poissons frais et fruits de mer, entre autres.

En prime : la visite des pélicans qui rentrent du golfe et viennent jusqu'à nous!





samedi 19 janvier 2013

D’un samedi à l’autre



Notre première semaine ici, à St. Petersburg, avait été exténuante! Samedi dernier, je réclamais un peu de repos!
  
La deuxième semaine a été plus divertissante et pour le moins variée! Excursion au parc du Fort De Soto, jardinage intensif, visite au marché italien Mazzaro, magasinage, activités physiques : vélo, natation, marche, sans compter les habituelles déclinaisons de dom-dom (un raccourci commode pour la vie domestique) : popote, lessive, ménage et … bizounage d’installation!

Tout d’abord, chaque jour commence par une sorte de routine. Pauline salue le lever du soleil en faisant ses exercices au bord du bayou. De mon côté, la journée démarre avec  la promenade des chiens, ce qui me permet de marcher moi aussi, en général sur la Pinella trail, cette belle piste qui passe juste devant notre parc. Au retour, je saute dans la piscine pour une bonne demi-heure de natation –c’est-à-dire par temps chaud, évidemment! Ensuite, on est prêtes pour accueillir ce que la journée nous réserve!


Lundi. Il y a deux ans, j’ai découvert le parc du Fort de Soto : c’est l’un des trésors de la côte ouest! Nous étions à la recherche d’un lieu paisible, naturel, sympathique, après deux semaines à rouler sur les routes de l’Est des États-Unis. Mis à part là où nous séjournons présentement, pour la troisième année, le parc du Fort de Soto me semble l’endroit le plus intéressant dans cette région-ci de la Floride.

D’abord c’est un parc, c'est-à-dire un endroit protégé et bien entretenu. Un parc immense, où se trouvent un (ancien) fort militaire, qui donne son nom au parc, un terrain de camping, une piste cyclable, un long sentier pédestre, des kilomètres de boisés naturels et des plages extraordinaires, couvertes de beau sable blanc et propre. Ces kilomètres de plages sont bordés de grands espaces gazonnés, plantés d’arbres géants qui font de l’ombre sur les tables, où l’on s’installe avec ses chaises et son pique-nique. On  y accède à partir de grands stationnements, propres, bien aménagés, ce qui rend d’autant plus facile le transport de nos effets personnels entre l’auto jusqu’à l’endroit où l’on choisit de s’installer. Un beau jour de semaine, comme ce lundi, il y a bien peu de gens dans les parages!

L’an dernier, nous avions visité le parc avec Jean et Maryse; après le lunch, nous avions joué aux dominos. Cette fois, nous avons savouré la belle journée et le temps chaud tranquillement étendues sur nos chaises longues, avec chacune un bon livre, les chiens couchées paresseusement à nos pieds. Les heures ont filé sans qu’on les voie! 








Mardi. Nos passe-temps favoris ne restent jamais longtemps derrière : à peine arrivées ici, nous avons repéré un centre jardin pour renouveler notre boîte à fleurs et se procurer des fines herbes fraîches. Persil, basilic, thym, menthe, estragon, coriandre : on est bien équipées! 

La boîte à fleurs que nous avons commencée l’an dernier a bien progressé. L’hibiscus fleurit,  le palmier a poussé. Cette année, j’y ai ajouté un couvre-sol jaune et quelques pensées, pour plus de vivacité.







Mercredi. Petite journée tranquille, à la maison. Une corvée : le shampoing de Mollie et de Zappa, le matin; lecture en après-midi. Comme toujours, je lis plusieurs choses à la fois : deux livres de chevet, selon l’humeur, (Que viennent les étoiles de Benoît Lacroix et Les Années, de Annie Erneaux), un roman policier  pour se changer les idées (La rivière noire, de Arnaldur Indridason), un ouvrage dont je dois faire un compte-rendu d’ici la fin de janvier (Mots de désordre, de Marie-Andrée Bergeron) et une grosse brique, un hénaurme roman de Victor-Lévy Beaulieu, La grande tribu.

Mais le livre qui me passionne le plus ces jours-ci s’intitule The Paris Wife, un roman de Paula McLain qui raconte la merveilleuse histoire d’amour entre Ernest Hemingway, au début de la vingtaine, et Hadley Richardson, une Américaine sudiste qu’il épouse et qui le suit en Europe. Ce sont les tout débuts de la carrière professionnelle de celui qui deviendra l’un des plus grands écrivains américains. À Paris, le jeune couple fréquente des gens comme Ezra Pound, Gertrude Stein et Alice Toklas et d’autres. Pasionnant!




Jeudi. Pluie et temps frisquet! Au marché italien Mazzaro de St. Petersburg, on s’offre un petit lunch et des cappuccinos réconfortants! Sur la route du retour, quelques courses pour se procurer le nécessaire afin d'installer les deux lampes que nos voisins et amis, Mac et Jay, nous ont gentiment offertes. Originales, ces lampes sont une invention de Mac qui les fabrique lui-même. Elles donnent un air de fête et une belle lumière à notre site la nuit.












 













Vendredi.  Un peu de dom-dom. Quand on partage un endroit assez restreint avec deux chiens, dont l’une perd son poil abondamment, on doit répéter souvent les gestes du ménage! La lessive, elle, se fait au lavoir (allo, la valse des pièces de 25 cents!) – c’est une occasion de rencontrer d’autres femmes, d’échanger sur ce qui se passe ailleurs dans le parc, de se connecter à la communauté. 

Puis, moment joyeux : la popote! Cette fois, je fais une recette (du New York Times) que j’ai mise en ligne il y a quelques jours, le gratin sicilien de chou-fleur. Je l’ai personnalisé un peu en ajoutant d’échalote française, du bok choy et des minis champignons portobellos ! Un délice!





Pendant ce temps, Pauline s’affaire et bizoune, comme dirait Charles-O. Cette fois, elle travaille sur une planche de plexiglas qu’il lui faut découper pour l’installer et ainsi bloquer l’air dans la porte moustiquaire de la Maxie Caracole.  Le temps frisquet d’aujourd’hui nous oblige à sortir molletons et chandails et à fermer un peu portes et fenêtres! Une autre invention de la belle Po -- on n'arrête pas le progrès!




Ce matin, il fait un peu plus chaud. On verra ce que le week-end nous réserve!
Sur ce, bon samedi!


vendredi 18 janvier 2013

Brrrrrrrrrrrrrr!

Vague de froid au sud comme au nord : il fait 9 degrés ce matin! Frisquet pour la marche avec les chiens! Du coup, Mollie est un peu décontenancée!

Mais, comme dit ma voisine, on ne s'ennuie pas de la neige! Et surtout, on sait qu'il n'y en aura pas!!! Mais on compatit quand même avec tous les nordiques (avec une minuscule, s'entend)! Et tant mieux si vous aimez ça!






Bon vendredi! Surtout si c'est un genre TGIF -- (dieu merci, c'est vendredi!) :)

jeudi 17 janvier 2013

Deux guerres

Les échos de deux guerres parviennent jusqu’ici et troublent un peu la quiétude de ce début d’hiver floridien. Une guerre de chiffres, où les universités sont le champ de bataille, et une autre, avec des fusils, au Mali, en Afrique.
 Pourtant, on ne parle pas ou peu de ces deux guerres-là dans les médias ici, et elles n’ont aucun écho dans les conversations quotidiennes alentour. Les nouvelles arrivent, grâce à Internet et Radio-Canada, et ravivent mes préoccupations.  
Je m’inquiète pour le Mali, pour le Sahara, pour cette Afrique que je connais puisque j’y ai séjourné dans une vie antérieure. Et je m’étonne que cette guerre-là n’émeuve à peu près personne, même si la France débarque avec ses soldats, le Canada «prête» un avion de transport de troupes pour une semaine (le ridicule ne tue pas, dit-on), d’autres pays occidentaux songent à intervenir. Effroi. J’en parlerai une autre fois.
L’autre guerre se déroule plus près de nous, sur le front des universités, et les armes sont pour l’instant des chiffres incompréhensibles, ce qui étourdit tout le monde. Nous voici en face d’arguments qui se polarisent : sous-financement d’un côté, mauvaise gouvernance de l’autre. Mais ce qui est en jeu, dans tout cela, c’est rien de moins que l’importance qu’on donne à l’enseignement supérieur au Québec, la possibilité pour un plus grand nombre de nos enfants d’accéder aux études universitaires et la nécessité que les programmes offerts répondent aux besoins. Notre avenir, en somme!
Si on se contente d’aligner des colonnes de millions et de milliards de dollars, on risque de perdre de vue le plus important, c’est-à-dire la façon dont nos institutions universitaires répondent à un très large éventail d’exigences en matière d’enseignement supérieur. L’objectif est large : fournir une formation fondamentale essentielle, basée sur l’acquisition de connaissances  ET la formation d’un esprit critique, acquérir des compétences professionnelles utiles au travail, veiller au développement de disciplines anciennes et nouvelles, assurer des passerelles entre la recherche et l’enseignement. On a beau dire qu’on se prépare à un Sommet sur l’enseignement supérieur, ce n’est pas de ça qu’on parle!
Tout cela est parti d’une affaire de droits de scolarité. Le printemps érable a réveillé des élans revendicateurs (certains diraient révolutionnaires) qu’on croyait endormis depuis le printemps 68. Les carrés rouges nous ont fait rêver à des lendemains meilleurs. Mais depuis, on s’enlise dans des querelles de clans, les étudiants d’un côté, les recteurs de l’autre, les uns et les autres appuyant leurs déclarations (devant micros) sur des données que personne ne comprend.
Qui a raison, qui a tort? On finit par réclamer une médiation, l’intervention d’un arbitre «neutre» (voir l’édito du Devoir d’aujourd’hui : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/368531/creer-la-confiance_ , le vérificateur général ou un autre, qui pourrait trancher et nous dire … quoi? Quoi, au juste? Le Québec en met trop peu dans la cagnotte de l’enseignement supérieur ? Ou au contraire, on en met assez mais on l’utilise mal?  Les universités sont bien gérées? Ou alors, il y pourrait y avoir un meilleur équilibre des finances? Et que fera-t-on de cet avis du médiateur, VG ou autre?
Il y a une dizaine d’années, tout le monde s’entendait sur un point : les universités québécoises reçoivent moins que les autres universités, au Canada, toutes données comparées. Le gouvernement se désistait subitement, on modifiait les modalités de transfert, bref, on changeait les formules établies dans le but d’économiser, bien sûr. Les universités ont  vécu et survécu tant bien que mal malgré cette carence de financement pendant de nombreuses années, au point de s’y habituer et de développer toutes sortes de façons, certaines assez astucieuses du reste, d’en éviter les effets néfastes.
 Puis, la mode de la gouvernance a tout balayé : fallait renouveler les conseils d’administration, en diminuer la taille et y faire entrer des experts externes – autant dire, éliminer les membres de l’interne – et doter l’institution universitaire de mécanismes de gouvernance calqués sur ceux de l’entreprise privée. Aberration, avons-nous répliqué! Au bout du compte, on a évité le pire, disons. Cette mode est en train de s’effacer d’elle-même.
Nous voilà maintenant sur le terrain des finances. Ça tombe mal : on parle de fonds publics! Du coup, tout le monde et son frère ou sa sœur se croit doté de compétences en matière de gestion universitaire! Des déficits? Prouvez-nous-les! Sous-financement? Vos études sont peu crédibles! Mauvaise gestion! Que le VG regarde tout ça et s’il nous démontre qu’il manque des fonds, ON verra comment on peut régler ça! Un peu comme si tout le monde savait mieux gérer les universités que les universitaires eux-mêmes!
Non, mais on rêve, ma foi! Qui aurait cru que ce malheureux épisode de l’ilot Voyageur nous hanterait autant et si longtemps! Ce vilain canard boiteux a semé la gangrène chez ses voisin-e-s et voilà qu’à présent tout le monde est soupçonné de malversations. La guerre n’est pas finie, je crois bien qu’on en a pour un bon moment …

Pourquoi ce long édito? Comprenez qu’il me soit difficile de rester insensible quand la troisième  des rencontres préparatoires au Sommet sur l’éducation supérieure s’ouvre aujourd’hui même à Sherbrooke, siège de mon université. Sans compter que j’ai siégé pendant huit ans au conseil d’administration de l’U de S! Ça laisse des traces, voyez-vous!

P.S. Rassurez-vous : la chronique de notre petite vie quotidienne ici, avec photos à l'appui, sera de retour bientôt...

samedi 12 janvier 2013

Samedi = repos!

Ça peut sembler curieux de se donner une journée de congé après une semaine en Floride ... qu'à cela ne tienne, il en est ainsi! Aujourd'hui, samedi, sera un jour de repos, qu'il soit ou non « bien mérité », comme dit l'expression.

Depuis notre arrivée, nous avons studieusement procédé à notre installation pour la saison. Semblables à des fourmis laborieuses, nous avons fait tout ce qu'il fallait, tant et si bien qu'hier, la liste des gogosseries à acheter et installer -- boulon, vis, rondelles et autres bricoles dont regorgent les Home Depot de ce monde -- était épuisée! Nous aussi, du reste, on est un peu épuisées!

Lessives faites, maison propre, on s'arrête! Surdose de domesticité : on connaît le remède. La journée sera consacrée à un bain de culture, destiné à nourrir l'âme et l'esprit. Au moment d'écrire ces lignes au réveil, je rêve de quelques heures de lecture à l'ombre dans la chaise longue, de cinéma, de musique ... et quoi d'autre? Un temps pour le t'ai chi, aussi, cette méditation du corps en mouvement. La visite au musée, ce sera pour la semaine prochaine et l'excursion au parc est reportée elle aussi! First things first, comme disent les Chinois!

Ça peut sembler curieux, mais c'est très fatigant de partir se reposer au sud! D'abord les préparatifs, qui n'en finissent plus, ensuite le voyage, bien agréable, certes, mais qui comporte sa part de stress et de dépenses d'énergie et finalement, l'arrivée et l'installation. Résultat : on court comme des dingues depuis le début de cette année : 12 jours à s'essouffler, il est temps de ralentir et de respirer!

Et d'honorer ses résolutions du Nouvel An! Ah oui, les résolutions! On s'en reparle, d'accord?

En attendant, je sors faire marcher Zappa et Mollie (et moi-même par la même occasion!) au bord du bayou  -- la ballade du matin n'attend pas, voyez-vous!

Bon samedi!

vendredi 11 janvier 2013

Home, sweet home!

This place is starting to feel like home, sweet home again! Getting installed requires a lot of small gestures : unpacking, placing, installing, fixing, taking things out of the Wallie Watt (this is the storage «shed» in which we leave things while we're gone).

We've been here one full week already and we are now feeling that the installation process is more or less completed! And, no, we do NOT want to think about when we will have to undo everything and pack it again, that is when we leave in April ...

Meanwhile, a new addition to our set-up this year is a brand-new BBQ -- a sort of birthday gift for Pauline (...hum!), that she had lots of fun unpacking and assembling herself! It works wonders, she says and adds an additional level to our comfort, since we mainly cook on this appliance, here.




Parlant de confort, même l'appareil à capucino est rendu ici!


Une semaine après notre arrivée, on commence à se sentir comme chez soi, ici! Il est à peu près temps : s'installer prend une bonne semaine et requiert un million de petits gestes pour sortir les choses de leur emballage ou de la petite remise où elles sont entreposées pendant notre absence (le Wallie Watt), les monter, les installer, les remettre à leur place,

Toujours est-il que la situation est pas mal sous contrôle, maintenant. On y a consacré la semaine, rien de moins! Et NON, on ne veut pas penser au moment où il faudra tout défaire, ranger, remiser, entreposer ... avant de partir d'ici en avril!

Entretemps, une nouveauté s'est ajoutée dans notre décor, sorte de cadeau d'anniversaire pour Pauline (qui l'eût cru?) : un beau BBQ tout neuf, qui augmente d'un cran notre niveau de confort (déjà passablement élevé, faut dire). On l'utilise plusieurs fois par jour puisqu'on cuisine dehors ici, la plupart du temps.

Et c'est le retour (enfin!) à la popote végétarienne ... comme chez nous!

mercredi 9 janvier 2013

Bon anniversaire, Pauline!

On l'avait fêtée avant de partir, bien entendu. En même temps que Jules -- gâteau conjoint, chacun son cadeau, beau souper chez Charles-O et Marie-Claude l'avant-veille du départ.

Mais fallait bien remettre ça, surtout le jour même! Aujourd'hui donc, c'était la journée de Pauline!

Pour ouvrir le bal, une déferlantes de messages sur Facebook, ça fait chaud au coeur! Ensuite, lunch à la brasserie Cassis, au centre-ville de St. Petersburg. Cette première sortie propre dans un de nos restos préférés en ville est un peu devenue une sorte de pélerinage pour nous. Alors, on a bissé ça et trinqué à la santé de Po!

Et pour finir, de retour au parc, on a ouvert une bouteille de petites bulles pour trinquer avec notre amie Jay.

Alors voici en image quelques souvenirs de ces bons moments!

(Problème résolu ! Solution : changer de fureteur ... vive Firefox!)


Un petit Chardonnay pour trinquer!


Pauline et Jay



lundi 7 janvier 2013

Enfin arrivées!

L’arrivée  a toujours l’allure d’une victoire! D’ailleurs, une amie nous écrit un message sur Facebook : Bravo! Vous avez atterri!  Très juste, c’est le sentiment qu’on a, d’atterrir.
En général, on se sent arriver chez nous au moment de traverser le grand pont de 7 milles de long qui enjambe la baie de Tampa. À ce moment-là, on n’est plus qu’à une quinzaine de kilomètres de notre parc, notre résidence d’hiver.
En arrivant, j’écris aussitôt ce message FB à l’intention de nos anges gardiens, qui nous suivent fidèlement tout le long de la route :
Youppi! Ça y est : on est arrivées! Saines et sauves, sans avaries, sans accident! 4 journées, 3 nuits : 2560 km de route. Tout comme nous, Mollie et Zappa ont hâte de se dégourdir les pattes -- elles sont de merveilleuses voyageuses!

Ici, petite pluie toute douce -- la première depuis longtemps, paraît-il, donc bien nécessaire. Il fait 19C -- 63 F! Ce soir, on dormira la fenêtre ouverte.
Comité d’accueil : notre ami Jon a écrit un message en français sur sa tablette et nous le fait entendre en nous offrant une bouteille de vin espagnol. Presque tout le monde est déjà là, ne manquait plus que nous !
L’impression d’arriver chez nous (!) et la joie de retrouver nos ami-e-s. On trinque au Chardonnay en se souhaitant un bon hiver !

Pendant les premiers jours, c’est un défilé quasi constant de voisins et de connaissances qui passent nous saluer, prennent de nos nouvelles, se disent heureux de nous revoir ici. On s’informe pour savoir si on a fait bonne route, on nous apporte des petites gâteries, on s’offre pour nous aider à s’installer. Un accueil aussi chaleureux est extrêmement réconfortant : on se sent bien ici, acceptées et partie d’une communauté, comme on dit. Tout en respectant la vie privée de chacun et de tous, on sent une authentique camaraderie et aussi une véritable solidarité qui unissent ceux qui nous entourent.
Il nous faut plusieurs jours pour s’installer, bien entendu. Après une aussi longue route, la Maxie Caracole a besoin d’un grand ménage, dedans comme dehors! Faut vider les coffres, monter les tables, déplier les chaises, installer l’auvent, le pare-soleil, balayer, laver, frotter  – ça ne finit plus!
On brasse des sacs, on déplace des bacs de plastique, on vide les compartiments de rangement, on installe les appareils – notre nouvelle machine à cappuccino trône fièrement sur le comptoir de cuisine! Bref, il faut tout replacer à sa main, ranger les armoires, remettre de l’ordre dans les vêtements : tout y passe!
Il faut aussi faire une grosse lessive : laver tous ces vêtements chauds du voyage avant de les ranger … et sortir le linge d’été! D’été et de printemps (ou d'automne, c'est selon), car il y a des jours frais en janvier, en Floride. Donc, se garder une petite laine, une chemise à manches longues et un pantalon pour les jours frais. Et l’imper, parce qu’il pleut. Sans compter les multiples paires de chaussures : pour la marche, pour la détente, pour l’intérieur …
Curieusement, on aime bien faire toute cette besogne en arrivant et se débarrasser de toutes les corvées plutôt que de les étaler sur plusieurs jours. Quand tout sera fait, on pourra se reposer et s’amuser!
La météo annonce 27 C pour demain : la plage en perspective!

Travel Log

Here is the English version of the last post (Carnet de voyage)
It took us four days and three nights to go across the US from North to South, starting at the Vermont border right down to St. Petersburg, in the middle of Florida! In short, it is 1500 miles (2500 km) of unrolling sceneries, with towns and villages succeeding one another  (often times with the same names), and a variety of landscapes : mountains, forests, valleys, prairies and finally, yes – the SEA! Alleluia!
Here are a few thoughts gathered during the trip.
New Year’s Eve, December 31st, the last evening of the year. We stop for the night in a little village, Danbury, CT, not far from Newtown where the awful killing of 20 kids and 8 adults took place recently. As we leave a small shopping centre restaurant after dinner, we wish a Happy New Year to the owner, a smiling well-built fellow, who answers : « Yes, but the Mayas are still here! ». Trying to make sense of this bizarre answer, we figure he is probably referring to the falsely-expected end of the world that was supposedly predicted by the mayan calendar for December 22. I tell him everybody had it all wrong : what was predicted was only the end of a cycle, not of all times! And there he goes, throwing his eyes up towards the ceiling (or the sky?) : « Ah, well, you know, only the BIG GUY up there knows when this will all end! »
Sometimes, the attitude of some Americans is astonishing when they talk about their religious beliefs, which happens frequently, in serious moments as well as in light ones.  Many religions coexist in the US : catholics, protestants (of all brands), christians, jews, muslims, budhists, Jehovah’s witnesses and what not! They all have their churches or places for the cult, scattered all around and proudly identified by highly visible panels or posters. It seems to me that this high level of apparent religious belief is in a way a search for spirituality and taht it acts as a counterbalance for another typical american trait, materialism, i.e. the strong attraction to the object, the matter, the belonging, sometimes leading to excessive buying and possessing.

New Year’s Day – Colonial Heights, VA. We come across a couple traveling in their trailer and a small pickup truck, from Val d’Or, Qc, to Pompano, FL, trying to make it in only 3 days! They have all lights out before 8 pm and they’re gone by 4 :30 the next morning! What a trip!
We notice how Americans have fierce political opinions and how they like to display them! As a sign of patriotism, there are US flags all over : on official buildings, of course, but also on ordinary houses, on poles planted in lawns or on the corner of a street. Along the way, we saw many bumper stickers of all sorts : some were pro-Obama and others pro-Romney, of course, since the presidential election took place only a few months ago! But we also came across stickers in support of the fight against cancer or aids, others for the troops abroad or the veterans, for the environment and against pollution, and so on. There was even one promoting vegetarian food – EAT RAW, it said! But I did not see a single one concerning firearms (either invoking the constitutional freedom or supporting the control of firearms) …

Third Day – January 2nd 2013 – back to normal traffic, after two days of holidays. On normal days like this, there is an incredible amount of vans on the highway, carrying all sorts of goods and products. The transport industry must be booming, judging from the high number of all sorts of transport vehicles : trucks, lorries, minivans, large vans, etc.! These are excellent drivers, they drive fast and they know the roads well but I still prefer holidays, when the road seems to belong to ordinary cars – they are less stressful and less noisy!
Each time I travel through the US, I appreciate the extent to which this large country has numerous, beautifully-drawn, well-kept routes and autoroutes in all and every directions! It is such a pleasure to drive here, especially since American drivers are usually very disciplined. Except around large cities like New York, the traffic flows at the indicated speed limit, even though one sees the occasional fast-riding buddy who speeds above the limit, crossing from one lane to the other, just to get ahead of this docile line of cars. But these somewhat acrobatic and daring drivers are often caught by patrollers and brought to reason …
Patrollers! They seem to pop up from anywhere at anytime, they ARE everywhere! And the uniforms! Since they change from State to State, you come across all types and models of them along the way : some arbor the midwest look, others look like cowboys; there are even some who seem just out of the German infantry, with bouffant trousers, high leather boots and the typical cap that seems to originate from a WW2 movie closet! They speed-up along the highway and their menacing gestures leave no doubt – you talk softly to these guys and better be polite with them!

Enough for today.
Next post : arrival, greeting, installation.
Have a nice day!

samedi 5 janvier 2013

Carnet de voyage

Quatre jours de voyage, du Nord au Sud des États-Unis, depuis la frontière du Vermont jusqu’au beau milieu de la Floride! En résumé, de longs rubans d’asphalte qui se déroulent sur 2500 km de long, avec des paysages qui changent, des villes et des villages qui se succèdent, des noms qui se ressemblent (on revoit tout le temps les même noms de villes, de comtés, de patelins -- je reviendrai là-dessus), des montagnes, des collines, des plaines, des vallées puis, tout à coup, le bord de la mer! Alléluia!
Voici donc quelques impressions glanées au fil des heures et des jours.
La veille du jour de l’an, 31 décembre, dans un bled perdu du Connecticut, non loin de Newton, tristement célèbre à cause de la tuerie d’enfants qui s’y est déroulée il y a peu. Dans un centre commercial semblable à tous les autres, un resto tout ce qu’il y a de plus ordinaire. À la caisse, en sortant, on souhaite la bonne année au propriétaire, un gros monsieur joufflu et bedonnant, à l’air sympathique. « En tout cas, les Mayas sont encore là », nous répond-il, un peu curieusement. On comprend qu’il parle de la supposée prédiction de fin du monde du 22 décembre et on lui répond, en souriant, qu’on avait tous mal compris, le calendrier maya annonçait plutôt la fin d’un cycle et non la fin du monde!
« De toute façon, y’a rien que LUI qui sait quand tout ça va finir », dit-il, en lançant les yeux vers le plafond (ou le ciel, c’est selon). Et nous, on verra pas ça, que je lui dis, pour essayer de m’en sortir.
Les Américains m’étonnent toujours par la ferveur et l’omniprésence de leurs convictions religieuses, qui couvrent un large spectre de religions et de croyances. On trouve de tout : des catholiques, des protestants de toutes allégeances, des chrétiens, des juifs, des mormons, des témoins de Jéhovah, des pentecôtistes de la Xième heure, des musulmans, des boudhistes et quoi encore! Toutes ces églises ont pignon sur rue et s’affichent fièrement. À tout moment, les convictions religieuses surgissent pour un oui ou pour un non, au détour d’une remarque anodine ou sous la forme d’une maxime philosophisante, à propos d’un événement marquant autant qu’un d’un fait banal.
Nous sommes des êtres de paradoxe, c’est connu. Ce fort penchant pour la religion (qu’il ne faudrait pas confondre avec la foi ni la Foi) me semble faire contrepoids à un autre trait bien caractéristique de l’ours moyen americanus, c.a.d. une forme de matérialisme généralisé qui glisse parfois vers la consommation effrénée et la bébellerie érigée en dogme! D’un côté, un besoin de spiritualité qui s’exprime à travers cette sorte de conviction religieuse, de l’autre, le culte du dollar, du matériel, de la possession, qui s’étale partout et gagne presque tout le monde!

Jour de l’An 2013 – quelque part en Virgine, à Colonial Heights – nous n’avons donc pas le monopole des hauteurs coloniales! Dans le stationnement du WalMart qui nous héberge cette nuit, on côtoie des voyageurs qui descendent de Val d’Or jusqu’à Pompano pour se réchauffer les os! En vrais spartiates, ils sont au dodo à 20 h et décollent à 4 h 30 le lendemain matin! Quelle équipée!
Les Américains se plaisent à afficher bruyamment leur patriotisme et leurs opinions politiques. On voit des drapeaux américains partout, sur les édifices bien sûr, mais aussi accrochés aux maisons ordinaires, plantés dans les parterres, flottant au vent de poteaux anonymes au coin des rues ou tapissant les vitrines de magasins.
Ils aiment aussi apposer des collants d’opinion sur leurs voitures. En descendant, on en a vu de toutes sortes : quelques-uns pro-Obama, d’autres pro-Romney (les présidentielles sont récentes), en appui aux Forces Armées et aux Vétérans = Support our Troops! (bien qu’un peu moins nombreuses qu’avant, toutefois), contre le cancer et en faveur de la lutte au sida, contre la pollution et pour l’environnement. J’ai même vu un pare-chocs arborant fièrement un collant prônant le végétarisme et la crudité – Eat RAW! Décidément, on n’arrête pas le progrès! Rien vu à propos des armes à feu, cependant …

Troisième jour : 2 janvier 2013. Retour à la circulation normale après deux jours de congé. On retrouve les semi-remorques, innombrables sur les voies de circulation américaines. L’industrie du transport routier doit être bien florissante si on en juge par la quantité de transporteurs de toutes sortes, surtout les grosses vannes, impressionnants routiers qui filent du matin jusqu’au soir pour déplacer toutes sortes de produits, denrées et marchandises. Ces gens-là conduisent très bien pour la plupart, ils connaissent les routes et filent à vive allure! Mais j’aime bien les jours de fête et de congé, quand les routes appartiennent aux voitures ordinaires – c’est plus calme, moins bruyant, un peu moins stressant.
À chaque voyage, je m’émerveille de voir à quel point les États-Unis sont traversés et sillonnés en tous sens d’autoroutes magnifiques, bien dessinées, bien construites et bien entretenues. Et ça m’étonne toujours de voir qu’il y a tant de voitures qui circulent, non seulement aux heures de pointe mais à tout moment du jour, dans toutes les directions, sur toutes les routes et les autoroutes --  mais où va donc tout ce beau monde?
Autre source d’émerveillement : les conducteurs américains sont disciplinés pour la plupart et, sauf aux abords des très grandes villes, ils respectent scrupuleusement les limites de vitesse. Bien sûr, on voit parfois filer le casse-cou pressé qui se faufile de gauche à droite à travers le sage ruban d’autos qui se suivent à la queue leu leu. Mais les patrouilleurs ont tôt fait de le rappeler à l’ordre, cet énergumène!
Et des patrouilleurs, il s’en cache partout! Soudain ils apparaissent, vêtus de toutes sortes de façons puisque les uniformes varient d’un État à l’autre. Les allures varient du ranger style midwest au cowboy des plaines en passant par ceux-là qui ont l’air recyclés de la cavalerie allemande, avec leurs culottes bouffantes aux cuisses et serrées aux genoux, leurs hautes bottes de cuir et leur képi sorti tout droit d’un film sur la 2e guerre mondiale! Peu importe de quoi ils ont l’air, ils se prennent très au sérieux, les patrouilleurs, ils gesticulent de façon très convaincante et on apprend vite qu’on ne badine pas avec eux!

Allez, ça suffit pour aujourd’hui!
Demain : l’arrivée, le comité d’accueil, l’installation.
Bon samedi!